Potentiel du roman historico-bordélique
Aux armes défuntes
de Pierre Hanot



Roman d’aventures marines ou brulot SF, Pierre Hanot, joue les gouailleurs débonnaires dans ce récit débordant d’imagination bordelique.
Fait prisonnier par les nazis dès le début de la guerre, le sous-lieutenant Polmo n’a rien vu des combats. Autant dire qu’en 48, lorsqu’il s’embarque pour l’Indochine sur un rafiot pourri suintant de rouille, ses rêves de conquête sont à bloc. Ce qu’il ignore, c’est que la traversée qui doit le mener en Asie sera une odyssée désastreuse autant qu’onirique.
Il y a du Blondin chez Pierre Hanot. Autant le dire tout de suite, le récit compte autant que le langage. Une gouaille parigote assaisonnée d’humour acide dans une histoire qui décolle dans à peu près tous les sens. Et Hanot ne se défile jamais. La galerie de portraits de ses marins qui hantent le Cap Tournane dans la chaleur des cales est drôle, entêtant, effrayant. Polmo, qui se rêve en héro, boit la tasse dans cette Odyssée qui dérape finalement dans un maelström science-fictionnesque comme à la grande époque de Fredric Brown. Bref, ces Armes défuntes semblent un hommage à une littérature populaire des années 50 et une fois encore, Baleine ose un texte inclassable, hors temps et foutrement bien mené.
Aux armes défuntes
Roman français de Pierre Hanot
Baleine – 2012 – 220 pages

Cet article a été rédigé par
Bo Amin Dada