Potentiel de la chronique exogène pour des raisons de conflits d’intérêts
Le Poulpe: Mort à Denise
de Sébastien Gendron

Oui, le directeur des resources du PetLabPotGlob a écrit un Poulpe. Alors bon, fallait bien le chroniquer mais le problème du conflit d’interêt, additionné à celui de notre charte déontologique nous ont donné pas mal de fil à retordre. Et puis finalement, on a opté pour un vol manifeste: celui du papier que Clémentine Thiébault a écrit pour le site Noir Comme Polar (ici). Alors, hop! Copier/coller.

Ça fait 61 jours, ouvrés et fériés, que le Poulpe s’emmerde, en ce mardi de septembre où rien n’arrive. Il végète à en broyer le Parisien. Il bande mou, Chéryl tape dur : "tu stagnes et tu fais chier". Alors quand Vlad, le cuistot du Pied de Porc à la Sainte Scolasse, lui présente un presque cousin à la tête d’une "très modeste entreprise de travaux publics" qui a une petite affaire pour lui, Gabriel Lecouvreur n’hésite pas longtemps, même si l’histoire sent un peu le faisan. L’entrepreneur, qui a placé des fonds dans un paradis fiscal qui s’agite, craint pour son argent bloqué dans les coffres d’une banque off-shore. Un "minuscule détail judiciaire" l’empêchant de franchir certaines frontières, il demande au Poulpe d’aller lui chercher son argent. "Ramenez-moi mes cinq millions et je vous en laisse un". Gabriel embarque illico pour Markinson island, flanqué d’une étudiante en école de journalisme "seizième pur crin" en quête d’un sujet pour son devoir de fin d’année. Mais le tarmac à peine foulé qu’explose le palais présidentiel. Une deuxième tentative d’assassinat en cinq jours contre Denise Goval, présidente de cette république cocotière (malgré un triste état dermatologique). De quoi justifier l’état d’urgence, le couvre feu, l’octroi des pleins pouvoirs pendant qu’on y est, sans oublier de chercher des poux dans les dreads des membres mous de l’unique parti d’opposition, le Second Way. Huit fumeurs de joints affalés au sein d’une communauté "fondée sur la bonne humeur dans la défonce" instantanément élevés au grade de dangereux terroristes. "Si j’étais parano, je considérais ce merdier à la sauce américaine et j’y verrais un assez joli complot", un truc à vous filer des envies de révolution …

Mort à Denise, un infernal 240 feuilles de dynamite joyeusement hallucinatoire et foutrac (avec même un propos sous la farce!), servi par un humour dévastateur qui permettent à Gendron de tout dégommer au passage sans souci des bonnes manières et du politiquement correct, parce que c’est bien connu quand on a du style on peut tout se permettre !

Clémentine Thiébault pour
www.noircommepolar.com

Le Poulpe n°266 – Mort à Denise
Roman français de Sébastien Gendron
240 pages – Baleine - 2010