Potentiel du merdier

Au coeur de la polémique qui a débuté le samedi 13 février avec les ires de Didier Daeninckx attaquant l'Editeur Baleine pour la publication à venir d'un auteur fasciste au sein d'une maison d'édition connue pour son libertarisme, Stefanie Delestré, directrice de collection du Poulpe (éditions Baleine) a fini par prendre la parole via ce petit communiqué paru cette semaine sur le site de 813. Que ceux qui ne sont au courant de rien, le restent. On pensait que ce sujet ferait un flop mais il enfle comme un cadavre dans l'eau. Après avoir affiché ce petit sticker en haut à droite de son blog, le Labo devait au moins quelques explications, même sommaires.


« Seul Jean-Bernard Pouy peut tuer le Poulpe, c’est écrit dans la Bible ! »


Comme le rappelle Didier Daeninckx, « Les éditions Baleine sont nées en 1995 avec la création du personnage du « Poulpe » défini comme un enquêteur « libertaire et antifasciste ». Ce personnage est sorti des livres pour devenir un véritable protagoniste des luttes contre le Front National, pour les sans-droits, les sans-papiers. »

Nous ajouterons qu’il a survécu aux nombreux coups bas ou fourrés, passages à tabac, trahisons, etc. que les auteurs entre les mains desquels il est passé lui ont fait subir. Sans parler des journalistes spécialisés et des spécialistes du milieu polar. Depuis au moins 18 mois, de Francis Mizio à Marin Ledun en passant par Roger Facon, Lalie Walker, Laurence Biberfeld ou Maité Bernard, des auteurs reconnus ont mis leur talent au service de la renaissance de notre octopode préféré, pour le sortir de la torpeur dans laquelle il était plongé. Tel Isaac sauvé in extremis de la main meurtrière d’Abraham, Gabriel n’a pas succombé à son deuxième passage entre les mains de son créateur, Jean-Bernard Pouy, comme l’annonçait pourtant la Bible. Peu à peu, grâce aux qualités littéraires de ses auteurs et à la régularité retrouvée de la publication de ses aventures, nous étions en train de regagner la confiance des libraires et l’intérêt des lecteurs. Nous nous réjouissions de le voir reprendre son labeur de pourfendeur des petites et des grandes saloperies. Par les temps qui courent, son avenir nous semblait de nouveau assuré.

Alors, NON ! Brigneau ne peut pas tuer le Poulpe ! Un texte - qui n’a rien à voir avec la collection, avec le personnage, avec les auteurs, avec nous - n’effacera pas les aventures passées et à venir du dernier personnage populaire que la littérature du XXe siècle a créé. La créature de Jean-Bernard Pouy, NOTRE Poulpe, ne sera pas l’ultime victime du milicien !


Stefanie Delestré (avec l’accord de JB Pouy)