Pour l’un, celui de janvier, Maïté Bernard ne contente pas, comme ses confrères et consœurs, de reprendre à sa manière les aventures progressistes du personnage créé par JB Pouy : elle se sert en plus de son passé. Littéraire, j’entends. En reprenant l’héroïne de Marcus Malte, Brigid Waterford (Le vrai con maltais, Le Poulpe n°168), Bernard réinvente la dévorante histoire d’amour larvée entre Lecouvreur et cette rousse incendiaire, arrière petite fille de Brigid O’Shaugnessy, irlandaise qui inspira à Dashiell Hammet son Faucon Maltais (déjà, à la base, une idée riche en boxon). Et pour compliquer la chose, elle plonge ce petit panier de crabe dans une aventure à la Rocambole où il est question de vase brisé, de chasseurs d’antiquités et d’Afghanistan. Tout ça entre Paris, Barcelone, Toulon, Londres mais jamais Malte. La prose est romantique à souhait, Maïté Bernard tire du céphalopode de rares sentiments et met presque sur orbite une Cheryl attentiste, restée dans son salon de coiffure parisien, préférant laisser courir son mâle que de lui courir après ou sur le haricot. Une bonne trouvaille truffée, en guise de remerciements à l’œuvre complète, de référence aux épisodes précédents. Les collectionneurs apprécieront.
Pour le second, celui à paraître le 14 février, Marin Ledun s’empare lui d’un Poulpe plus terre à terre, à tendance sociétale, pour le plonger dans une intrigue grenobloise remontant à 2003. Pour ceux qui se souviennent encore qu’une bande d’hurluberlus libertaires avaient squatté la cime des arbres d’un parc de Grenoble pour empêcher la construction d’un stade de foot, c’est le moment de se réactualiser les méninges. Oui, enfin, un auteur de polar ose le dire : le football est nocif pour la santé, la politique, l’intelligence et tout ce qui fait de nous une race supérieurement élevé au rang de grand prédateur. Complot politico-mafieux autour de ce stade en devenir, à la construction illégale – comme seules le sont les constructions des grands édifices d’Etat. Fastoche ? Peut-être, n’empêche qu’on revient aux sources, à de la bonne intrigue cent pour cent territoire français, avec des bons gros cons bien de chez nous, comme à l’époque où le Poulpe passer cent cinquante pages à se filer des coups de lattes avec des cranes rasés au sabot de 3. Les connaisseurs apprécieront.
Voilà, vous n’avez pas vraiment le choix.
Pour le second, celui à paraître le 14 février, Marin Ledun s’empare lui d’un Poulpe plus terre à terre, à tendance sociétale, pour le plonger dans une intrigue grenobloise remontant à 2003. Pour ceux qui se souviennent encore qu’une bande d’hurluberlus libertaires avaient squatté la cime des arbres d’un parc de Grenoble pour empêcher la construction d’un stade de foot, c’est le moment de se réactualiser les méninges. Oui, enfin, un auteur de polar ose le dire : le football est nocif pour la santé, la politique, l’intelligence et tout ce qui fait de nous une race supérieurement élevé au rang de grand prédateur. Complot politico-mafieux autour de ce stade en devenir, à la construction illégale – comme seules le sont les constructions des grands édifices d’Etat. Fastoche ? Peut-être, n’empêche qu’on revient aux sources, à de la bonne intrigue cent pour cent territoire français, avec des bons gros cons bien de chez nous, comme à l’époque où le Poulpe passer cent cinquante pages à se filer des coups de lattes avec des cranes rasés au sabot de 3. Les connaisseurs apprécieront.
Voilà, vous n’avez pas vraiment le choix.
Le poulpe n°263 : Même pas Malte de Maïté Bernard Baleine - 185 pages - 2010
Le Poulpe n°264 : Un singe en Isère de Marin Ledun Baleine – 161 pages - 2010
Le Poulpe n°264 : Un singe en Isère de Marin Ledun Baleine – 161 pages - 2010