Il était une fois un pays qui ne se prenait tellement plus de passion pour grand chose qu’il était capable de se déchirer pour de non évènements et de faire ressortir les pires passions là où on ne les attendaient pas.
Comment peut-on se retrouver aspirer dans le vortex de l’actualité alors même qu’on désire tout faire sauf en parler ? C’est assez simple en fait, il suffit de respirer et d’avoir une conscience, deux des traits qui différencient l’homme de l’amibe – quoi que mes connaissances en la matière (même si je prétends diriger ce laboratoire) ne me permettent pas d’affirmer que l’amibe est incapable de respiration.
Christophe Dupuis – dont on va encore dire ici que je dis toujours le plus grand bien, mais que voulez-vous il est difficile de dire du mal des gens conséquents – a commis pour le deuxième fois en quelques mois seulement, une erreur immense : il a fait publiquement preuve d’humour. Oui, là encore, l’humour nous différencie de l’être monocellulaire ce qui est, par les temps qui cours, au moins aussi condamnable que de vivre entasser à vingt dans des appartements de banlieue et de trouver encore le moyen de protester.
Christophe Dupuis a donc une fois encore usé d’un outil mis à la disposition du citoyen par les instances journalistiques afin de s’exprimer en marge du Débat sur l’Identité Nationale©. La fois précédente (largement commenté ici), cet intraitable gauchiste s’en était pris à un pilleur de titres et s’était vu canonné par ledit individu qui avait utilisé son droit de réponse pour le plus grand plaisir des polémistes de tout genre.
Cette fois, Dupuis annonce sur le blog des libraires (comme la fois d’avant donc) de Libé.fr (ici) qu’en réponse au suscité débat, il vient de mettre en place en devanture de sa librairie, une vitrine sur le thème de l’Islam avec en exposition quelques titres à l’usage du chaland curieux : Dictionnaire amoureux de l’Islam, Art de l’Islam, l’Islam au féminin, etc… Belle aile de pigeon à toute la malpensance qui entoure les discussions vaseuses aujourd’hui critiquée jusque dans les rangs de la majorité qui a l’impression d’avoir ouvert la boite de Pandore. Seulement voilà.
Il est encore des gens dans ce pays – j’en suis, bien innocemment mais que voulez-vous, les idéaux ont la vie dure – qui pensent que Libération est encore un journal de gauche. Certes, le canard de Jean Paul Sartre a depuis quelques années dévié de sa ligne éditoriale originelle, mais nous ignorions qu’il intéressait désormais suffisamment de décérébrés pour que quelques fachos égarés viennent semer la zone jusque dans les pages internet du quotidien.
« Pov merde », « Besson est pour le vote des étrangers : vous appelez ça être à droite vous ? », « Il ne faut pas simplement afficher les livres pour se prétendre cultivés », « Islamo-collabo, on t’as payé combien ? », voici quelques uns des commentaires par lesquels ont été reçu les frasques de Christophe Dupuis dès la parution de son papier. Oh ! Bien entendu, il y a aussi quelques messages affligés par tant de violence. Mais la tribune est suffisamment soutenue par une série de post où la joute des connaissances en terme de traduction belliqueuse du Coran servent d’argument majeur, pour s’en inquiéter.
Ce qui est les plus troublant, tout humour mis désormais de coté, c’est de constater la porosité des sphères qui fait se rencontrer avec autant d’irritation un libraire plutôt positif dans sa démarche, et une couvée de néofafs qui viennent prôner la haine de l’autre sur des terres visiblement à conquérir.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Non content de se voir provoqué sur le blog de Libé, Dupuis a reçu aussi des menaces directement sur sa boite mail. Pour ne citer que des extraits de celle-ci : « Je vois que votre boutique est à vendre comme vous qui vous êtes vendu à « l’islam attitude » (…) malheureusement la paix on ne peut la faire qu’avec des gens qui la veulent et les Nazislamistes (sic) ne la veulent pas. (…) Alors quand les gens comme vous sous prétexte de publicité (…) mettent en avant ce mode de vie islamique ça me révolte et méfiez vous que d’autres français révoltés eux aussi ne vous le fassent savoir d’une autre manière… » Edifiant n’est-ce pas ?
Edifiant encore cette découverte, aujourd’hui : lorsque j’ai été prévenu par l’intéressé du dépôt de son post sur Libé.fr et que j’ai constaté l’étendu des débats, je me suis fendu d’un commentaire que j’ai signé, sans pseudonyme, Sébastien Gendron. Il y a une heure, je retourne sur le blog pour lire les nouvelles et voir si le déclin de l’empire intellectuel français a avancé. Et quelle n’est pas ma surprise de constater qu’un hurluberlu très éloigné de mes convictions en la matière (à savoir en gros: « on avait dit Débat sur l’Identité Nationale©, pas raclure de préjugés musulmophobes sinon y a pouce, on joue plus ») me pique mon nom pour signer des commentaires bien serrés sur la bande d’arrêt d’urgence. Belle manière, n’est-il pas ? De quoi alimenter ma colonne de droite dans la rubrique "Sébastien Gendron n'est potentiellement pas..."
Est-ce si étrange que ça de voir qu’un tel débat débouche sur cette prise de conscience globale? Une bonne partie de Français, sous couvert d’anonymat, se révèle d’un racisme et d’un fascisme tout à fait parasitaire ? Serait-il amusant qu’aujourd’hui Robert Hossein, dans sa grande monomanie de faire jouer au public le rôle des jurés des grands procès de l’Histoire, nous prépare une tournée hexagonale de l’affaire Dreyfus ? Et que devons-nous faire de cette France que l’on convoque à la question de son identité quand l’Etat qui commande ce débat n’a de cesse que de porter l’opprobre sur une seule des immigration qui a élu domicile dans notre pays ?
J’ai ma petite idée là-dessus : un bon coup de scie sauteuse le long d’une nouvelle ligne frontière et on repousse à la mer la partie qui semble incapable de vivre sous l’égide de nos seules trois commandements : Liberté, Egalité, Fraternité. Personnellement, ça ne me dérangerait pas de vivre sur un territoire réduit uniquement peuplé de philanthropes.
A nous le drapeau aux trois couleurs issue de la Révolution, à eux l’étendard des amibes libres.
PS du 3 février 2010: Après quelques semaines de luttes, Christophe Dupuis a fermé sa participation sur le blog de Libé et démonté sa vitrine. Ce qui n'a visiblement pas calmé les ardeurs, en témoigne cette photo d'une affichette apposée sur le mur de la librairie le lendemain.
PS suite: Et aux dernières nouvelles, Dupuis s'est aussi fait crever un pneu...
Christophe Dupuis – dont on va encore dire ici que je dis toujours le plus grand bien, mais que voulez-vous il est difficile de dire du mal des gens conséquents – a commis pour le deuxième fois en quelques mois seulement, une erreur immense : il a fait publiquement preuve d’humour. Oui, là encore, l’humour nous différencie de l’être monocellulaire ce qui est, par les temps qui cours, au moins aussi condamnable que de vivre entasser à vingt dans des appartements de banlieue et de trouver encore le moyen de protester.
Christophe Dupuis a donc une fois encore usé d’un outil mis à la disposition du citoyen par les instances journalistiques afin de s’exprimer en marge du Débat sur l’Identité Nationale©. La fois précédente (largement commenté ici), cet intraitable gauchiste s’en était pris à un pilleur de titres et s’était vu canonné par ledit individu qui avait utilisé son droit de réponse pour le plus grand plaisir des polémistes de tout genre.
Cette fois, Dupuis annonce sur le blog des libraires (comme la fois d’avant donc) de Libé.fr (ici) qu’en réponse au suscité débat, il vient de mettre en place en devanture de sa librairie, une vitrine sur le thème de l’Islam avec en exposition quelques titres à l’usage du chaland curieux : Dictionnaire amoureux de l’Islam, Art de l’Islam, l’Islam au féminin, etc… Belle aile de pigeon à toute la malpensance qui entoure les discussions vaseuses aujourd’hui critiquée jusque dans les rangs de la majorité qui a l’impression d’avoir ouvert la boite de Pandore. Seulement voilà.
Il est encore des gens dans ce pays – j’en suis, bien innocemment mais que voulez-vous, les idéaux ont la vie dure – qui pensent que Libération est encore un journal de gauche. Certes, le canard de Jean Paul Sartre a depuis quelques années dévié de sa ligne éditoriale originelle, mais nous ignorions qu’il intéressait désormais suffisamment de décérébrés pour que quelques fachos égarés viennent semer la zone jusque dans les pages internet du quotidien.
« Pov merde », « Besson est pour le vote des étrangers : vous appelez ça être à droite vous ? », « Il ne faut pas simplement afficher les livres pour se prétendre cultivés », « Islamo-collabo, on t’as payé combien ? », voici quelques uns des commentaires par lesquels ont été reçu les frasques de Christophe Dupuis dès la parution de son papier. Oh ! Bien entendu, il y a aussi quelques messages affligés par tant de violence. Mais la tribune est suffisamment soutenue par une série de post où la joute des connaissances en terme de traduction belliqueuse du Coran servent d’argument majeur, pour s’en inquiéter.
Ce qui est les plus troublant, tout humour mis désormais de coté, c’est de constater la porosité des sphères qui fait se rencontrer avec autant d’irritation un libraire plutôt positif dans sa démarche, et une couvée de néofafs qui viennent prôner la haine de l’autre sur des terres visiblement à conquérir.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Non content de se voir provoqué sur le blog de Libé, Dupuis a reçu aussi des menaces directement sur sa boite mail. Pour ne citer que des extraits de celle-ci : « Je vois que votre boutique est à vendre comme vous qui vous êtes vendu à « l’islam attitude » (…) malheureusement la paix on ne peut la faire qu’avec des gens qui la veulent et les Nazislamistes (sic) ne la veulent pas. (…) Alors quand les gens comme vous sous prétexte de publicité (…) mettent en avant ce mode de vie islamique ça me révolte et méfiez vous que d’autres français révoltés eux aussi ne vous le fassent savoir d’une autre manière… » Edifiant n’est-ce pas ?
Edifiant encore cette découverte, aujourd’hui : lorsque j’ai été prévenu par l’intéressé du dépôt de son post sur Libé.fr et que j’ai constaté l’étendu des débats, je me suis fendu d’un commentaire que j’ai signé, sans pseudonyme, Sébastien Gendron. Il y a une heure, je retourne sur le blog pour lire les nouvelles et voir si le déclin de l’empire intellectuel français a avancé. Et quelle n’est pas ma surprise de constater qu’un hurluberlu très éloigné de mes convictions en la matière (à savoir en gros: « on avait dit Débat sur l’Identité Nationale©, pas raclure de préjugés musulmophobes sinon y a pouce, on joue plus ») me pique mon nom pour signer des commentaires bien serrés sur la bande d’arrêt d’urgence. Belle manière, n’est-il pas ? De quoi alimenter ma colonne de droite dans la rubrique "Sébastien Gendron n'est potentiellement pas..."
Est-ce si étrange que ça de voir qu’un tel débat débouche sur cette prise de conscience globale? Une bonne partie de Français, sous couvert d’anonymat, se révèle d’un racisme et d’un fascisme tout à fait parasitaire ? Serait-il amusant qu’aujourd’hui Robert Hossein, dans sa grande monomanie de faire jouer au public le rôle des jurés des grands procès de l’Histoire, nous prépare une tournée hexagonale de l’affaire Dreyfus ? Et que devons-nous faire de cette France que l’on convoque à la question de son identité quand l’Etat qui commande ce débat n’a de cesse que de porter l’opprobre sur une seule des immigration qui a élu domicile dans notre pays ?
J’ai ma petite idée là-dessus : un bon coup de scie sauteuse le long d’une nouvelle ligne frontière et on repousse à la mer la partie qui semble incapable de vivre sous l’égide de nos seules trois commandements : Liberté, Egalité, Fraternité. Personnellement, ça ne me dérangerait pas de vivre sur un territoire réduit uniquement peuplé de philanthropes.
A nous le drapeau aux trois couleurs issue de la Révolution, à eux l’étendard des amibes libres.
PS du 3 février 2010: Après quelques semaines de luttes, Christophe Dupuis a fermé sa participation sur le blog de Libé et démonté sa vitrine. Ce qui n'a visiblement pas calmé les ardeurs, en témoigne cette photo d'une affichette apposée sur le mur de la librairie le lendemain.
PS suite: Et aux dernières nouvelles, Dupuis s'est aussi fait crever un pneu...