Un mauvais exemple de potentialité:
le balai de chiottes


Le Petit Laboratoire des Potentialités Globales a pour mission d’éduquer ses lecteurs. Et croyez-nous, le parcours est semé d’embuches.
Ainsi du balai de chiottes.

On ne s’en doutait peut-être pas, mais la potentialité du balai de chiottes est faible. Sur l’échelle du PetLaPotGlob, qui compte 9 niveaux (1 étant le plus faible, 9 le plus fort), cet objet que l’on pourrait juger plein de promesses, n’atteint pas le second degré. Étonnant ? Pas si sûr.
Si l’on y regarde de plus prés, le balai de chiottes est déjà d’une petite utilité. De part sa charge, peu ragoutante, on estime qu’il ne sert pas plus de deux fois par jour dans un foyer comptant une seule personne. Évidemment, son utilisation peut croître avec le nombre d’individu peuplant une famille (pour cela, on entendra un rythme moyen de deux maniements hebdomadaire par sujet). Or, en dehors de l’exercice pour lequel il est conçu, le balai de chiottes ne sert à rien.
Bien entendu, de part sa forme, il peut évoquer l’écouvillon, son cousin le plus proche dans la catégorie des outils de nettoyage. Mais vous conviendrez avec moi que, s’il n’est pas aisé d’enfiler un balai de chiottes à l’intérieur d’une bouteille afin d’y retirer les dépôts vineux, il est plus qu’inentendable de laver les biberons avec. Idem pour la vaisselle : la brosse à vaisselle, autre cousine, fait confusément penser à un balai de chiottes.
On ne peut pas non plus se servir du balai de chiottes comme d’une injure : « Espèce de balai de chiottes ! » n’évoquera rien au destinataire visé et vous resterez totalement démunie face à l’idiotie de votre interjection, passant en plus pour un fieffé crétin sans vocabulaire.
Enfin, bien qu’il soit muni d’un manche, le balai de chiottes ne peut guère servir d’arme ni d’attaque, encore moins de défense. La plupart du temps ouvragé dans une masse de plastique moulé, cet objet n’avoisine que difficilement les deux cent grammes (bien sûr, certains nantis ont sans doute poussé la dépense jusqu’à se faire plaquer de métal précieux leur balai de chiotte, mais nous feront fi de cette exception non vérifiable) et en cela, il ne peut pas représenter une grande menace. A moins, bien entendu de l’utiliser de manière fourbe : par exemple juste après l’usage et sans passer par le rinçage, l’objet peut-être enfourné dans la bouche d’un ennemi endormi. Il faut alors s’attendre à de sévères représailles pour vous défendre desquelles ils vous faudra autres choses que votre minable petite balayette.
Voilà, nous avons traité du balai de chiottes. Qu’on n’y revienne plus.