24 novembre 2010Au cours de son JT de France 2, David Pujadas, le petit satellite qui survole notre monde à 1,65 m au-dessus du sol, commente une série d'images en provenance d'Angleterre où l'on voit, dans les rues de Londres des manifestants cagoulés se latter avec les forces de police. Le journaliste annonce qu'il s'agit d'une manifestation d'étudiants anglais refusant l'augmentation des frais d'inscription dans les universités de Grande Bretagne. On les comprends, désormais, ça va leur couter 10 000 £ l'année. Assez bizarrement, quelques semaines auparavant, David Pujadas qualifié quotidiennement le même genre d'étudiants cagoulés français de "casseurs"
1er et 2 décembre 2010:
Mercredi: Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères, déclare que la Côte d'Ivoire est un exemple de démocratie en Afrique. Cette étrange ritournelle survient alors que les élections présidentielles ivoiriennes n'ont pas encore donné le nom du gagnant des scrutins, que les deux camps s'accusent mutuellement de tricheries et que Laurent Gbagbo, le sortant, avait déjà perdu les précédentes élections mais avait trafiqué la constitution afin de se maintenir au pouvoir cinq années de plus.
Jeudi: à Abidjan, des inconnus font irruption dans l'un des bureaux de campagne du candidat d'opposition Alassane Ouattara et mitraille la permanence. Douze morts, tous embarqués en catimini par les forces armés. Où? Personne ne peut le dire. En milieu de journée, après 48 heures d'attente, les résultats de l'élection sont enfin donné: Ouattara est élu. A 19:35, le Conseil Constitutionnel ivoirien invalide les résultats.
Ces deux sujets ont pour plus petit dénominateur commun un fait qui semble s'aggraver de plus en plus: la capacité ouvertement affichée de tous nous considérer comme des crétins décérébrés. On remettra la palme de la fauxculrie diplomatique à MAM pour son tour de force sémantique (Total vient de s'installer en Cote d'Ivoire), et le plumeau du rictus ironique à Pujadas pour ses bons résultats dans le double langage.
