Potentiel de la réponse succincte:
Une interview de Tim Dorsey

De notre envoyé spécial à Tampa, cet entretien manqué avec Tim Dorsey... (le journaliste qui a fait cette interview a été remercié)



Bon oui, c’est vrai, je devais prendre l’avion la semaine dernière pour aller interviewer Tim Dorsey à Tampa, Floride. Seulement voilà, ils sont bien sympas au PetLabPotGlob : ils ne payent pas les piges et en plus, il faut faire l’avance pour les billets, pour l’hôtel, pour la bouffe, remplir une note de frais et attendre que le comptable rentre des Bahamas. Donc, ce coup-ci, Dorsey ou pas, j’ai acheté des factures sur internet, j’ai empoché le chèque, je suis allé faire trois jours d’UV à coté de chez moi, j’ai bouffé des pilules de carotène et j’ai contacté Dorsey par mail.

Sympa, Dorsey. Il a accepté le deal, il a répondu à toutes mes questions en moins d’une demi heure et il m’a même envoyé son dernier bouquin dédicacé pour que j’ai une preuve à présenter à mes patrons. Bon, faut pas que ça se sache, hein ? D'un autre coté, alors que je me suis crevé le cul à pondre une interview léchée avec des questions longues comme le bras, Dorsey m'a retournée des réponses un rien succincte. Mais bon, à tout prendre, ça fait toujours une bonne référence...


PetLabPotGlob : Vu le peu de place qui est généralement accordé à la biographie des auteurs sur les quatrièmes de couverture de leurs romans, pourriez-vous vous présenter ?

Tim Dorsey : Je suis un père de famille qui aime amener ses enfants à l’école (ou ailleurs). Le reste du temps, je voyage à travers la Floride pour trouver les sujets des mes livres.

PLPG : Tous vos romans sont solidement implanté en Floride, parlent de la Floride, font un état des lieux de la Floride et même un assez complet portrait historique de la Floride. C’est une obsession ?

TD : En quelque sorte, oui.

PLPG : Votre personnage Serge A. Storm souffre de divers troubles mentaux dont le principal est d’être un floridophile compulsif. Vous partagez donc la même obsession.

TD : Nous avons le même style de vie, lui et moi. La seule chose qui nous différencie, c’est qu’en ce qui me concerne, j’arrive à me contrôler quand je tombe sur des cons.

PLPG : Comment construisez-vous vos romans ? Est-ce que vous connaissez vraiment tous ces détails historiques sur la Floride ou est-ce que votre travail de recherche prend une place importante dans la rédaction ?

TD : Tous mes livres commencent par des repérages. Puis je m’installe dans un décor et je laisse venir.

PLPG : De ce coté de l’Atlantique, la Floride ne ressemble pas du tout à ça. Pour nous, c’est Ocean Boulevard, Miami Vice, Madonna et Versace. A Miami Beach, on m’a pourtant déconseiller de descendre à dowtown parce que c’était dangereux…

TD : La Floride est étrange, excitante et absolument magnifique, mais où que vous soyez, si vous entrez dans le mauvais endroit, le danger n’est jamais très loin.

PLPG : Bon OK, à vous lire, la Floride est un des endroits les plus dangereux de la planète. Ca ne vous empêche pas, tout au long de vos livres, de donner envie à vos lecteurs d’aller visiter cet espèce de grand parc d’attraction où vivent quelques uns des humains les plus fêlés du monde. Vous ne craignez pas de mettre vos lecteurs en danger ?

TD : Non, je leur conseille juste de ne pas s’y comporter comme chez eux. Et comme vous le dis-iez auparavant, prenez conseil auprès des locaux.

PLPG : Dans votre dernier roman paru en France Stingray shuffle , un auteur de polar maudit voit subitement l’un de ses pires livres avoir un succès fou. Tout vient d’un petit libraire de Floride qui se sert de ce livre (le pire roman jamais écrit aux USA) comme cachette pour vendre de la cocaïne à ses clients toxicomanes. Et tous vos romans regorgent de ce type de personnages complètement dingues. D’où vous les sortez ? Ces gens existent vraiment en Floride?

TD : Oui, ces personnages et ces situations existent et parfois même, la vérité est encore plus étrange. Je me demande souvent si mes romans sortiront suffisamment tôt pour ne pas être dépassés par la réalité.

PLPG : Dans votre premier roman, Florida Roadkill, Serge A. Storm rencontre ses deux compères : Sharon, qui devient sa maitresse, et Coleman. Au milieu du bouquin, Serge les tue l’un après l’autre. Puis, en 2002, vous écrivez Triggerfish Twist où reviennent Sharon et Coleman… Qu’est-ce qu’il vous est arrivé ? Vous avez eu des regrets ?

TD : Je ne savais pas ce que je faisais. Je ne pensais même pas que ce premier bouquin serait publié. Or il l’a été et j’ai décidé d’en faire une série.

PLPG : Comment s’est passée votre rencontre avec François Guérif et les Editions Rivages?

TD : Tout cela est due à mon génial agent, Nat sobel.

PLPG : Dans un genre assez proche du votre, quelques auteurs américains ont été adaptés au cinéma. Je pense notamment à Elmore Leonard. Est-ce que vous avez été approché par Hollywood ?

TD : Je viens à nouveau de vendre mes droits et je croise les doigts.

PLPG : Il existe un site Tim Dorsey sur internet. En dehors de vos romans, vous avez aussi créé un véritable marketing autour de Serge A. Storm et de votre univers (casquettes, flasque à whisky, t-shirt). Et vous avez fait ça tout seul. Est-ce que ça marcheou est-ce qu’il s’agit encore d’une de vos blagues?

TD : Ca marche mieux que je ne l’attendais. Pas mal de mes lecteurs se présentent à mes signature en portant leur T-shirt de Serge.

PLPG : Merci pour cet entretien, Tim. On espère juste ne pas trop attendre d’ici à la prochaine traduction. Et nos meilleures salutations à Serge…





Le Petit Laboratoire tient à remercier Christophe Dupuis pour le mise en relation avec M. Dorsey.