Jeu de massacre grandeur nature dans ce premier roman franchement démerdard.
Il manque juste un massicot au lecteur pour éventrer les longueurs.
Il manque juste un massicot au lecteur pour éventrer les longueurs.
Paul possède une belle entreprise de fruits et légumes dans laquelle il fait bosser sa grand-mère, Pauline, une ancienne anarchiste de 80 printemps qui pensait finir ses jours en se souvenant de son passé d’activiste. Seulement voilà que débarque Princesse, sa petite fille, sœur de Paul, disparue depuis huit ans, qui vient de s’échapper du réseau de prostituées que tient un gangster psychotique et prometteur, Stan-le-Slave. Les retrouvailles de la petite famille font long feu : Stan retrouve Princesse et l’éboyaute sur le champs. C’est l’heure pour Pauline de reprendre le sentier de la guerre, les larmes aux yeux, la rage au cœur, son petit fils en bandouillère.
Violence, sang, baffes dans la gueule et dialogues à la Elmore Leonard, ce double premier roman est une belle réjouissance de lecture. Double parce que c’est le premier opus de Margot D. Marguerite, qui n’est pas une donzelle à prendre avec des pincettes puisqu’il s’agit d’un homme, ancien du cirque Archaos, comédien et scénariste. Ensuite, parce que c’est aussi la toute première parution de La Manufacture de Livre, nouvelle venue dans le monde l’édition et chaperonnée par Pierre Fourniaud et Jérome Pierrat dont il a déjà été question sur ce site, à l’époque récente où le Laboratoire crachait son fiel sur les éditions du Toucan : les deux lascars sont parallèlement les directeurs de collection des Mat-Sperone. Un pari enfin, qui pourrait paraître étrange pour du polar : ce roman, dont le titre se confond trop facilement avec celui de Frédéric Dard, a été empaqueté dans une couverture kaki rehaussée d’une écriture rose fluo pas vraiment destinée au public polardeux. Mais l’essentiel n’est pas ici.
La vieille dame est un grand barnum qu’hante une galerie impressionnante de personnages déjantés ou en devenir. On trouve même un rat qui se prend pour un ragondin, petite distraction quantique au milieu de cette immense tempête de 500 pages où rien ne nous est épargné. Plongée insomniaque dans le monde vérolé du grand banditisme, road movie initiatique où la vengeance précède à la vengeance, c’est Peckimpah chez Romero, Scorsese chez Dante, Audiard chez Hooper. Marguerite prend un malin plaisir a exécuter ses personnages les uns après les autres, un vrai délice de masochiste. Ce bouquin colle au doigt, littéralement. Ca flingue, ça égorge, ça éventre, ça tchatche et ça pense.
Un peu trop d’ailleurs. Au milieu de cette avalanche d’actions, on regrette trop souvent les digressions ratiocinantes, considérations parfois éculées sur les horreurs du monde et autres philosophies mollement dénonciatrices qui, d’un, ne font guère avancer l’histoire, voire la ralentissent carrément ; de deux, nous englue dans des récréations peu divertissantes dont il nous tarde toujours qu’elles cessent pour reprendre le massacre. Un peu comme les ralentis suresthétisants avec envol de pigeons blancs dans les films de John Woo. Alors on saute, des paragraphes entiers qui, totalisés, font deux cent bonnes pages de trop. C’est là la seule chose que l’on reprochera à ce polar.
Si l’on considère la reparution en parallèle du mythique « Le Hotu » d’Albert Simonin, La Manufacture de Livres semble vouloir se démarquer de l’édition policière du moment. Avec des textes en décalage qui font la part belle à des univers peu consensuels. Fourniaud et Pierrat ont usé leurs guêtres dans diverses aventures éditoriales, gageons qu’ici, ils ouvrent une maison plus personnelle et proche de leurs envies.
Violence, sang, baffes dans la gueule et dialogues à la Elmore Leonard, ce double premier roman est une belle réjouissance de lecture. Double parce que c’est le premier opus de Margot D. Marguerite, qui n’est pas une donzelle à prendre avec des pincettes puisqu’il s’agit d’un homme, ancien du cirque Archaos, comédien et scénariste. Ensuite, parce que c’est aussi la toute première parution de La Manufacture de Livre, nouvelle venue dans le monde l’édition et chaperonnée par Pierre Fourniaud et Jérome Pierrat dont il a déjà été question sur ce site, à l’époque récente où le Laboratoire crachait son fiel sur les éditions du Toucan : les deux lascars sont parallèlement les directeurs de collection des Mat-Sperone. Un pari enfin, qui pourrait paraître étrange pour du polar : ce roman, dont le titre se confond trop facilement avec celui de Frédéric Dard, a été empaqueté dans une couverture kaki rehaussée d’une écriture rose fluo pas vraiment destinée au public polardeux. Mais l’essentiel n’est pas ici.
La vieille dame est un grand barnum qu’hante une galerie impressionnante de personnages déjantés ou en devenir. On trouve même un rat qui se prend pour un ragondin, petite distraction quantique au milieu de cette immense tempête de 500 pages où rien ne nous est épargné. Plongée insomniaque dans le monde vérolé du grand banditisme, road movie initiatique où la vengeance précède à la vengeance, c’est Peckimpah chez Romero, Scorsese chez Dante, Audiard chez Hooper. Marguerite prend un malin plaisir a exécuter ses personnages les uns après les autres, un vrai délice de masochiste. Ce bouquin colle au doigt, littéralement. Ca flingue, ça égorge, ça éventre, ça tchatche et ça pense.
Un peu trop d’ailleurs. Au milieu de cette avalanche d’actions, on regrette trop souvent les digressions ratiocinantes, considérations parfois éculées sur les horreurs du monde et autres philosophies mollement dénonciatrices qui, d’un, ne font guère avancer l’histoire, voire la ralentissent carrément ; de deux, nous englue dans des récréations peu divertissantes dont il nous tarde toujours qu’elles cessent pour reprendre le massacre. Un peu comme les ralentis suresthétisants avec envol de pigeons blancs dans les films de John Woo. Alors on saute, des paragraphes entiers qui, totalisés, font deux cent bonnes pages de trop. C’est là la seule chose que l’on reprochera à ce polar.
Si l’on considère la reparution en parallèle du mythique « Le Hotu » d’Albert Simonin, La Manufacture de Livres semble vouloir se démarquer de l’édition policière du moment. Avec des textes en décalage qui font la part belle à des univers peu consensuels. Fourniaud et Pierrat ont usé leurs guêtres dans diverses aventures éditoriales, gageons qu’ici, ils ouvrent une maison plus personnelle et proche de leurs envies.
La vieille dame qui ne voulait pas mourir
avant de l’avoir refait
Roman français de Margot D. Marguerite
La Manufacture de Livres – 2009
510 pages
avant de l’avoir refait
Roman français de Margot D. Marguerite
La Manufacture de Livres – 2009
510 pages