POUR UN FOOT INTELLECTUEL...
Non, décidément non, le football n’est pas un sport
correct, n’est pas le symbole d’une bonne organisation sociétale, n’est pas
humainement défendable, ne devrait pas être diffusé à une heure de grande
écoute, n’est surtout pas un exemple pour les enfants.
Je passerais sur l’horreur économique jetée en pâture
à tous les spectateurs smicards de ce jeu nauséabond, l’état déplorable du
cerveau des footballeurs professionnels qu’on porte au pinacle à longueur de
saison, les terrifiantes révélations de corruption quasi généralisée des
instances internationales, la gabegie des compétitions, etc.
Et j’en viendrais directement au cœur du problème et
à sa solution.
Car faire en sorte que le foot s’autodétruise est à
la portée du premier couillon venu. Et vu qu’en tant que couillon, je me place
là, voilà comment je vois les choses :
A l’exception de la règle du hors jeu – qui reste
suffisamment absconse pour qu’on prête à ce sport une noblesse présupposée – les lois qui régissent une partie de football sont d’une
simplicité abrutissante : choper le ballon à l’adversaire, courir vers les
limites du camp adverse et marquer un but en ayant fait sur le parcours aussi
peu de passes que possible afin que toute la gloire revienne à celui qui met la
balle au fond des filets. Alors, bien évidemment, pour complexifier un peu
l’affaire, on a aussi érigé le droit à la fausse blessure entrainant le coup
franc, et la fin de partie aux pénaltys pour départager les équipes exæquo. Tout ça sous
les vociférations onanistes d’un public chauffé à blanc par les enjeux du
moment. Autant dire que le football tient en très peu de choses, d’où le succès
immarcescible de cette pratique.
Depuis la catastrophe du Heysel en 1985 et ses 39
morts qui n’ont pas empêché le bon déroulement du match de finale de Coupe
d’Europe opposant la Juventus de Turin au Liverpool Football Club – Platini
jouant avec ses potes alors que les ambulances embarquent les morts et les
blessés à dix mètres du terrain – j’ai bien réfléchi à la meilleure manière de
phagocyter ce sport afin de l’affaiblir au point d’en faire le truc le moins
intéressant du monde.
Et pour ça, quoi de plus simple que de le rendre…
intellectuellement complexe ?
Après tout, si l’on considère, comme moi, que le foot
est le sport le plus stupide que l’homme ait jamais inventé, le meilleur moyen
de le détruire, c’est d’en appeler à l’intelligence de ceux qui le font.
Donc, quand je serais devenu Président de la FIFA, je
m’empresserais de changer les règles du football, et de les remplacer par
celles-ci :
Durée de la
partie : 15 minutes, réparties
en 5 mi-temps de 3 minutes chacune.
Nombre de
joueurs par équipe : 22, dont un
goal volant.
Objectif : marquer le maximum de
buts contre son camp après avoir tenté au moins deux fois de mettre le ballon
dans les filets de l’équipe adverses. Chaque but chez l’équipe opposée donne
droit à huit tentatives d’affilées contre sa propre équipe.
Transmission
du ballon : un joueur ne peut
toucher la balle que deux fois en une minute et uniquement avec son pied
faible. La circulation du ballon est ainsi obligatoire et nécessite la bonne
entente et le gout du partage de l’équipe dans sa totalité.
Décompte
des scores : chaque but compte
pour 3,5 points. Le joueur qui marque un but est immédiatement pénalisé et doit
se rendre sur le banc de touche sur lequel il restera jusqu’à la fin de la
mi-temps en cour.
Arbitrage : étend donné la complexité du jeu et le nombre de
tentatives de triche à surveiller, une partie est arbitrée par dix préposés
équipés de cornes de brumes et de mégaphones.
Compétition :
les équipes gagnantes sont
instantanément éliminées de la compétition dans laquelle elles sont engagées.
Seuls les perdants se voient autorisés à monter sur le podium final. Le cycle
des rencontres dure 365 jours par an, une équipe pouvant disputer jusqu’à six
matches maximum par jour et ce sur plusieurs continents.
Rétributions
des joueurs : les joueurs ne
sont ni rétribués pour les matches qu'ils disputent, ni défrayés pour leur déplacements. Il leur est de plus
demandé de s’acquitter d’un droit de jouer équivalant à leur indice de masse
corporelle (IMC), ce afin que les équipes soient majoritairement formées
d’amateurs souffreteux incapables de tenir physiquement une saison complète.
Professionnalisation : ni les joueurs, ni les arbitres, ni les entraineurs
ne sont professionnels. Seul le public est rémunéré pour venir assister au
match et ce, selon une répartition au quotient familial.
D’après mes calculs au boulier chinois et une
simulation au doigt mouillé, avec un tel règlement drastique, le football aura
totalement disparu d’ici au Mondial de Foot du Qatar en 2022, ce qui permettra
de faire un paquet d’économies aussi bien financière qu’humaine.
Oussaman Guevara
Expert au Petit Laboratoire des Potentialités
Globales
depuis 2017